Un stage d’obéissance avec le maître ou plutôt la maîtresse du genre, cela ne se refuse pas . Plusieurs fois championne de France, championne du monde en 2009, c’est la référence pour tous ceux qui s’intéressent à l’obéissance de concours. Et à 75 ans, on ne peut pas dire qu’elle ménage ses efforts pour faire passer son savoir aux autres. Un stage que je recommande sans l’ombre d’un doute, pas très long, pas très loin (elle sillonne la France toute l’année donc de temps à autre, elle se rapproche de la frontière franco-belge) et aussi abordable financièrement : à consommer donc sans modération !
C’est mi-septembre, sur les conseils d’un autre spécialiste du chien chez qui j’avais passé une semaine au mois de Mai (Hervé Pupier et son approche des chiens ‘difficiles’), que j’ai rencontré Carmen Bennett, dans le nord de la France pour 3 jours très intenses. Même la météo était intense d’ailleurs, 26° un 15 septembre dans le nord??? J’ai passé 3 jours fantastiques au contact de cette femme passionnée par son métier. Et c’est clair qu’au contact d’une personne aussi motivée, on ne peut qu’apprendre et on en redemande. 8H00 sur le terrain, jusque 18h, pas le temps de souffler, 3 jours qui m’ont baladé dans les secrets de l’obéissance et où j’ai vu des choses assez incroyables.
Ce qui marque d’abord et avant tout, c’est la rapidité avec laquelle les chiens sont capables d’apprendre quand ils sont bien stimulés ! En même temps, j’ai pu me rendre compte de l’importance d’être en symbiose avec son chien et de bien appliquer les codes déclenchant l’action décidée. Avec Carmen, pas de stress, son énergie et son expérience embarquent le chien dans ce qu’elle a décidé de lui faire faire.
Ensuite, on n’improvise pas, le corps dans son entièreté travaille avec le chien. La voix accompagne chaque mouvement, elle se décline et les tonalités font vibrer les oreilles du chien. Le visage exagère les rictus et prolonge les sons émis par la bouche. C’est une partition que l’on suit, partagé entre des moments appuyés et d’autres beaucoup plus lyriques. La gestuelle est précise, les mouvements sont millimétrés, chorégraphiés et viennent compléter ce tableau digne des scènes de la Commedia Dell’arte. A ce niveau-là, il est même nécessaire d’utiliser un miroir afin d’effectuer correctement certains mouvements.
Vient alors la démonstration avec son chien qui met tout le monde d’accord, si tant est qu’il y ait vraiment des sceptiques dans l’assemblée. Un florilège de mouvements plus rapides et précis les uns que les autres. Et là, à ce moment précis, vous savez pourquoi cette grande dame a touché un jour les étoiles et vous êtes simplement heureuse d’avoir pu partager quelques heures à ses côtés. Sur la route du retour, quand vous faites le bilan de ces journées, vous vous rappelez qu’au final ce qui compte, c’est d’accumuler de l’expérience aux contacts de toutes ses personnes qui avant vous ont tracé les voies.